Friday, June 25, 2010

A WALK THROUGH TIME - EARLY CLOCKS







PHOTOS : Stonehenge, Babylonian, Aztec
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ANCIENT CALENDARS
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Celestial bodies —the Sun, Moon, planets, and stars— have provided us a reference for measuring the passage of time throughout our existence.

Ancient civilizations relied upon the apparent motion of these bodies through the sky to determine seasons, months, and years.

We know little about the details of timekeeping in prehistoric eras, but wherever we turn up records and artifacts, we usually discover that in every culture, some people were preoccupied with measuring and recording the passage of time.

Ice-age hunters in Europe over 20,000 years ago scratched lines and gouged holes in sticks and bones, possibly counting the days between phases of the moon.

Five thousand years ago, Sumerians in the Tigris-Euphrates valley in today's Iraq had a calendar that divided the year into 30 day months, divided the day into 12 periods (each corresponding to 2 of our hours), and divided these periods into 30 parts (each like 4 of our minutes).

We have no written records of Stonehenge, built over 4000 years ago in England, but its alignments show its purposes apparently included the determination of seasonal or celestial events, such as lunar eclipses, solstices and so on.


The earliest Egyptian calendar was based on the moon's cycles, but later the Egyptians realized that the "Dog Star" in Canis Major, which we call Sirius, rose next to the sun every 365 days, about when the annual inundation of the Nile began.

Based on this knowledge, they devised a 365 day calendar that seems to have begun around 3100 BCE (Before the Common Era), which thus seems to be one of the earliest years recorded in history.

Before 2000 BCE, the Babylonians (in today's Iraq) used a year of 12 alternating 29 day and 30 day lunar months, giving a 354 day year.

In contrast, the Mayans of Central America relied not only on the Sun and Moon, but also the planet Venus, to establish 260 day and 365 day calendars.
This culture and its related predecessors spread across Central America between 2600 BCE and 1500 CE, reaching their apex between 250 and 900 CE.
They left celestial-cycle records indicating their belief that the creation of the world occurred in 3114 BCE.

Their calendars later became portions of the great Aztec calendar stones.

Our present civilization has adopted a 365 day solar calendar with a leap year occurring every fourth year (except century years not evenly divisible by 400).





(...to follow)









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Thursday, June 17, 2010

HUGUES-FÉLICITÉ ROBERT DE LAMENNAIS






PHOTO 1 - H.F.R. DE LAMENNAIS

PHOTO 2 - CROIX ET MEDAILLON
REPRESENTANT LAMENNAIS À SAINT-
PIERRE-DE-PLESGUEN
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Hugues-Félicité Robert de Lamennais (né le 19 juin 1782 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) - mort en 1854 à Paris) était un écrivain, un prêtre et un philosophe français.

Son nom de famille est Robert et c'est en s'inspirant du lieu-dit « la Mennais », où son grand-père possédait une métairie, qu'il se nomma ainsi.


Issu d'une famille pieuse de petite noblesse récente, il fut ordonné prêtre en 1816. Philosophe chrétien, connu pour être un personnage ultramontain, Lamennais peut être considéré comme le précurseur du catholicisme libéral, du catholicisme social, ainsi que de la démocratie chrétienne.

Il commença par traduire L'Imitation de Jésus-Christ, célèbre œuvre de dévotion de Thomas a Kempis.
Dans son livre Essai sur l'indifférence en matière de religion, écrit de 1817 à 1823, il critiqua l'université napoléonienne et le gallicanisme.
Il fut dit de cet ouvrage de Kempis, qu'il «réveillerait un mort» et ce fut un immense succès de librairie.

En 1825, il publia "De la religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil". Il rencontra Auguste Comte cette même année.

En 1828, il fonda la Congrégation de Saint-Pierre, destinée à former un clergé savant, capable de répondre aux attaques des philosophes, de mieux comprendre son temps et de rétablir l'autorité du pape en France.

En 1829, il publia "Les progrès de la révolution et de la guerre contre l'église".

En 1830, il fonda, avec Montalembert et Lacordaire, le journal l'Avenir, plaidant pour la liberté de l'enseignement et la séparation de l'Église et de l'État et réclamant la liberté de conscience, de presse et de religion.

Ce sont les idées de Lamennais que la Belgique devenue indépendante en 1830 adopta.

En 1831, révolté par la condamnation du soulèvement de la Pologne, il s'opposa au pape Grégoire XVI.
Il considérait que le pape voulait défendre davantage les princes que le peuple.
Le pape condamna son journal en 1832 par l'encyclique Mirari vos.

En 1834, il publia ses "Paroles d'un croyant", ouvrage lyrique, rempli de violence et de plaintes, qui marqua sa rupture avec l'Église (encyclique Singulari nos).
Dans cet ouvrage, il constatait et déplorait le «désenchantement» du monde, et lançait un appel pressant à la liberté de l'Église, à partir duquel, il commença à développer les tendances socialistes et démocratiques du message évangélique.

En 1835, il vit ses anciens amis peu à peu le quitter, mais le 9 avril 1835, ses amis Fleury, Arago et Liszt l'amenèrent à rencontrer Marie d'Agoult et George Sand. Son salon devint un véritable cénacle républicain.
Lamennais lui restera très lié. Il sera effaré par les idées de George Sand sur la liberté sociale et le divorce, mais sera son mentor, avec Michel de Bourges, sur les voies du socialisme politique.
George Sand lui déclara un jour : « Nous vous comptons parmi nos saints... vous êtes le père de notre Église nouvelle ».


En 1837, il publia le "Livre du peuple", véritable livre de combat.
Il se lia d'amitié avec le patriote canadien Louis-Joseph Papineau lors du voyage de celui-ci en France.

Il continua de prendre le parti du peuple, et en 1841, après avoir attaqué le gouvernement royal, il fut condamné à un an de prison.

Par la suite, après avoir fondé le journal "Le Peuple", il continua à professer un libéralisme populaire.

Entre 1841 et 1846 il écrivit "Esquisse d'une philosophie", dans lequel il développa sa conception d'un christianisme sans Église, capable de regrouper les masses pour les conduire au progrès par la charité.

En 1848, il se fit élire député à l'Assemblée constituante de 1848, mais suite au coup d'État du 2 décembre 1851, il se retira dans sa propriété de la Chêsnaie en Bretagne.

Il posa les questions de la nécessaire alliance entre l'Église et les idées de liberté, et de l'exigence d'une véritable doctrine sociale de l'Église, en tant que priorité historique avec la Restauration, et entendit démontrer que la République nécessite un pouvoir spirituel, une religion civile.
Pour cela il proposa un projet de Constitution, dans lequel la religion et le politique étaient intrinsèquement liés.

Il fut l'ami de Pierre Leroux.
Ses idées socialistes influencèrent fortement Charles-Augustin Sainte-Beuve et son unique roman Volupté.

Il avait une résidence à Saint-Prix, dans l'ancienne seigneurie de Montmorency.

Son frère Jean-Marie de la Mennais fonda un ordre religieux, les Frères de l'Instruction Chrétienne de Ploërmel .


Un timbre français de 1957 lui rend hommage.





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FILM "2046 "





" 2046 FILM "
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TITRE ORIGINAL " 2046 "
Réalisation Wong Kar-wai
Acteurs principaux Tony Leung Chiu-wai, Zhang Ziyi, Gong Li, Maggie Cheung
Scénario Wong Kar-wai
Musique Shigeru Umebayashi
Décors William Chang
Costumes William Chang
Photographie Christopher Doyle
Montage William Chang
Production Wong Kar-wai
Format 2.35 : 1 (35 mm)
Durée 129 min
Sortie 20 octobre 2004
Pays d’origine Hong Kong
Chine
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2046 est un film hong-kongais de Wong Kar-wai, filmé à Shanghai, qui est sorti le 20 octobre 2004 en France.


SYNOPSIS :

Qui sait, elle peut encore changer... Chow Mo Wan est maintenant un écrivain de science-fiction qui s'évade dans un lieu imaginaire, 2046, dont on ne revient jamais.
2046 est aussi le numéro de la chambre où il avait l'habitude de rencontrer Su Li Zhen, son grand amour, en 1962 à Hong Kong.
Il s'installe dans la chambre 2047 fin 1966 et observe ce qui se passe à côté...

Le narrateur désire quitter 2046, où il espérait retrouver la première Su Li Zhen, pour changer car dans cette dimension, "rien ne change jamais" et aucun de ses autres amours ne peut aboutir.
Ainsi il s'est lui-même rendu coupable de l'échec de sa relation avec la deuxième Su Li Zhen qu'il cherchera par ailleurs à revoir une fois sorti de 2046


Distribution artistique
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Tony Leung Chiu-wai : Chow Mo-wan
Zhang Ziyi : Bai Ling
Gong Li : Su Li-zhen
Takuya Kimura : Tak
Faye Wong : Wang Jing-wen / wjw1967
Carina Lau : Lulu / Mimi
Chang Chen : cc1966
Wang Sum : Mr. Wang
Siu Ping-lam : Ah Ping
Maggie Cheung : slz1960
Thongchai McIntyre : Bird
Jie Dong : Wang Jie-wen


AUTOUR DU FILM
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2046 était également "IN THE MOOD FOR LOVE" le numéro de la chambre clandestine dans laquelle se retrouvaient les deux amants.

2046, c'est 49 ans après la rétrocession de Hong Kong à la Chine, qui eut lieu le 1er juillet 1997 et une possible allusion de la promesse du gouvernement continental de cinquante années d'auto-régulation pour l'ancienne colonie britannique.

La production du film s'est arrêtée en mars 2003, durant l'épidémie de pneumonie atypique.

Durant les scènes où l'actrice Faye Wong devait pleurer, le cinéaste filmait son côté gauche, cette dernière ayant des problèmes avec son œil droit.

Après le début du tournage, un photographe travaillant pour un tabloïd hong-kongais a réussi à prendre en photo l'intérieur de la chambre de l'Hôtel Oriental.

Suite à leur publication, le cinéaste ordonna que la chambre soit entièrement reconstruite. Peu après, le photographe fut condamné à trois mois de prison pour corruption.

Dans la version originale, chaque personnage parle sa propre langue. Mr Chow parle cantonais, Bai Ling parle mandarin et Tak le japonais. Et ce, même quand ils parlent entre eux. Malgré ce détail, ils ont l'air de tous se comprendre parfaitement.

En France, le film a été choisi pour figurer au programme du baccalauréat L, spécialité cinéma, à compter de la session 2007 et pour une durée de trois années.

On remarque le port de la moustache chez Chow Man Wan dans "2046" et non dans In the Mood for Love. Pour autant certaines scènes de 2046 se situent avant la fin d’"In the Mood for Love".
On peut alors se demander pourquoi Chow ne porte pas la moustache dans "In the Mood for Love" à Singapour en 1963 et à Hong Kong/au Cambodge en 1966 alors qu'il la porte dans "2046" à ces mêmes périodes.

RÉCOMPENSES
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Prix du meilleur film étranger, lors des Prix du cinéma européen 2004.

Nommé à la Palme d'Or lors du Festival de Cannes 2004.

Nominations pour le prix du meilleur acteur (Tony Leung Chiu-wai), meilleure actrice (Zhang Ziyi), meilleure photographie (Christopher Doyle), meilleurs costumes et maquillages (William Chang et Alfred Yau), meilleur film et meilleurs effets sonores (Du-Che Tu), lors du Golden Horse Film Festival 2004.

Prix de la meilleure direction artistique (William Chang et Alfred Yau) et meilleure musique, lors du Golden Horse Film Festival 2004.

Nominations au prix du meilleur réalisateur, meilleur montage (William Chang), meilleur film, meilleur scénario, meilleurs effets sonores (Du-Che Tu) et meilleurs effets visuels, lors des Hong Kong Film Awards 2005.

Prix du meilleur acteur (Tony Leung Chiu-wai), meilleure actrice (Zhang Ziyi), meilleure direction artistique (William Chang et Alfred Yau), meilleure photographie (Christopher Doyle), meilleurs costumes et maquillages (William Chang) et meilleure musique, lors des Hong Kong Film Awards 2005.

Prix du film du mérite, meilleur acteur (Tony Leung Chiu Wai) et meilleure actrice (Zhang Ziyi), lors des Hong Kong Film Critics Society Awards 2005.

Prix du meilleur film étranger lors du Mainichi Film Concours 2005 et des Sant Jordi Awards 2005.
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BO du film (CD) :

(1). 2046 main Theme (With Percussion) - Shigeru Umebayashi
(2). Siboney (Instrumental) - Xavier Cugat
(3). Sway - Dean Martin
(4). The Christmas Song (Fast Version) - Shigeru Umebayashi
(5). Julien et Barbara (extrait de "Vivement dimanche !") - Georges Delerue
(6). Siboney - Connie Francis
(7). Interlude I - Shigeru Umebayashi
(8). Polonaise - Shigeru Umebayashi
(9). Casta Diva (extrait de l’opéra "Norma") - Angela Gheorghiu / London Symphony Orchestra / Dir. Evelino Pido
(10). Perfidia - Xavier Cugat
(11). 2046 - Main Theme (Rumba Version) - Shigeru Umebayashi
(12). Lost - Shigeru Umebayashi
(13). Dark Chariot - Peer Raben
(14). Sisyphos At Work Peer Raben
(15). Decision - Tu ne tueras point (Live) Zbigniew Preisner
(16). Long Journey - Shigeru Umebayashi
(17). Adagio - Secret Garden, avec David Agnew (Cor Anglais)
(18). Interlude II - Shigeru Umebayashi
(19). The Christmas Song Nat King Cole and The Nat King - Cole Trio
(20). 2046 main Theme (With Percussion Train Remix) - Shigeru Umebayashi
(21). 2046 - Images Du Film (Bonus Exclusif)







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Monday, June 14, 2010

MICHEL MEYER (PHILOSOPHE)




BUSTe de SOCRATES (Louvre)
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(faute de photo de Michel Meyer)




MICHEL MEYER (Philosophe)
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Michel Meyer, né le 11 novembre 1950, est un philosophe belge et professeur à l'Université libre de Bruxelles.

Sa réflexion porte principalement sur la rhétorique à laquelle il a largement contribué par l'introduction d'une approche de l'argumentation qu'il nomme la « problématologie ».

Il est économiste de formation, maître dès arts (Johns Hopkins, États-Unis), licencié et docteur en philosophie (1979).

Élève de Chaïm Perelman, dont il a beaucoup contribué à faire connaître la pensée, Michel Meyer a également consacré des travaux à la philosophie analytique, à Kant et à l'ontologie.

Bien que se revendiquant d'une approche moderne de la rhétorique et du langage, Meyer reste fidèle à la tradition aristotélicienne (La Rhétorique, Les Topiques) dont il renouvelle les questionnements à la lumière des théories contemporaines de l'argumentation et de la philosophie du langage.

À travers son approche problématologique, Meyer s'est également intéressé aux problèmes posés par l'esthétique et, en particulier, la littérature.

Dans la même perspective, il propose également de comprendre la réalité -notion blématique par excellence- en l'intégrant dans la dynamique (rhétorique) question/réponse,qu'il place au centre de la problématologie et, plus largement, de la philosophie.


L'œuvre de Michel Meyer pourrait se scinder en deux parties :

d'une part, la mécanique problématologique proprement dite –qui se retrouve dans De la problématologie et Questionnement et historicité-

et, d'autre part, l'application de celle-ci à une thématique quotidienne susceptible de rencontrer n'importe quel individu au cours de son existence ; existence qui justement fait l'objet de questions.

Ce ne sont pas seulement des philosophes qui cherchent un sens à notre vie, c'est aussi les astrophysiciens, les médecins, et bien d'autres personnes encore.

Seulement existe-t-il un sens à notre vie ?

Voilà une question mille fois ressassée, des présocratiques jusqu'aux chercheurs d'aujourd’hui, et qui ne trouve pas réponse parce qu'elle est toujours présentée sous un même voile, celui de la tradition philosophique, celui d'une histoire de la philosophie –certes très importante– mais qui ne sort pas d'un système qui, à première vue, peut paraître clos.

Michel Meyer casse cette approche classique pour renouer avec les fondements même de la pensée –de notre pensée-, de notre existence et des questions qui s'y rattachent.

Principaux mécanismes de la théorie du questionnement.

L'émergence de la théorie du questionnement ou problématologie est au cœur même de l'œuvre (Questionnement et historicité, De la problématologie) de Meyer.

La philosophie est un questionnement radical.

Ce questionnement radical amène des réponses qui soulèveront d'autres questions.

Par exemple, la réponse «Oui, demain je viens à l'université» est une réponse à une question précise comme : « Demain, venez-vous à l'université ? ».

Cependant, rien ne nous interdit par rapport à cette réponse de nous interroger sur ce qu'est l'université.
La question n'est certes pas posée, mais est pourtant implicitement présente :
c'est ce que Michel Meyer appelle «l’effectivité» du questionnement ou encore «dérivée» du questionnement.

Car la question ne se pose pas, mais elle est pourtant envisageable effectivement.

De ce principe, l'on en déduit que tout fait est hors question.

Ainsi «Kant est l'auteur de la Critique de la raison pure» est un fait hors question, car, d'une part, cette phrase est affirmative et non interrogative, et, d'autre part, elle apporte une réponse.

Cependant, rien ne nous oblige à rester de marbre à ce fait.
On peut l'interroger: qui est Kant ?
Qu'est-ce que la Critique de la raison pure ?
Ce type d'interrogation permet de dévier sur des phrases manipulatrices, rhétoriques, qui mettent en tension l'aspect de réponse ou de question.

Reculons encore un peu dans la théorie du questionnement.

X est ce à quoi je suis en train de penser.
Il est, pour vous, indéterminé.
Devinez.
Au départ, mon X est indéterminé, et, à côté de ce X indéterminé s'additionne le champ des surdéterminations, c’est-à-dire l'ensemble des réponses possibles à ce qu'est mon X en tant qu'il est indéterminé.

Une catégorie ou un interrogatif peuvent réduire le champ des surdéterminations, auquel cas X est un peu moins indéterminé tout en l'étant encore malgré tout.

Attribuons une catégorie à X, par exemple : courageux.
En qualifiant mon X indéterminé de courageux, nous réduisons le champ des surdéterminations en déterminant l'objet même de notre interrogation davantage.
Car si X est courageux, il ne peut pas ne pas l'être et nous justifions le principe de non-contradiction.
De même, il est possible que X soit un homme (disons « être humain ») ou un non-homme, reste à vérifier.
Ce sont des «questions rhétoriques». En affirmant un nombre déterminé de déterminations nous parviendrons à identifier X.

L'utilité d'un tel problème, d'une telle approche, se situe dans les manipulations excessives et intentionnelles des individus peu scrupuleux.

«N'est-il pas malhonnête ?» met en tension l'aspect de réponse et de question. Pourquoi ?
Car cette phrase est une question, mais force la réponse dans le sens de l'émetteur.

Cette mécanique philosophique est le nœud même de la problématologie.

Tout individu qui parvient à poser les bonnes questions et surtout, à mettre en question plutôt qu'à mettre en réponse, parviendra à distinguer l'essentiel de l'accessoire, à maintenir une sérénité constante et optimale au sein même de son existence, à jouir d'un ordre un peu plus adéquat en privilégiant le qualitatif et non le quantitatif, parce qu'au fond, c'est bien de cela qu'il s'agit :
questionner les solutions et guider son existence dans la voie la plus juste possible.


Questionner le questionnement :

Comment la pensée de ce qui semble bien être le problème même de son instauration ?

Selon l’auteur, «Elle l’a fait selon deux ordres, ce qui pour lequel ce qui est premier l’est effectivement, sans qu’on le sache nécessairement pour autant et celui par lequel on finit par le reconnaître comme premier, un ordre de l’être, du réel, des choses, de leur agencement ou de leur synthèse, qui s’oppose ainsi à celui de la pensée, du savoir, de l’apparaitre et de l’apparence».

Dès lors, dans la question du point de départ, il faut en arriver à distinguer la question de ce qui est premier dans son «effectivité», l’effectivité du questionnement ne nous enferme pas dans le répondre.
Le reconnaître comme premier n’est en rien égal à l’apparaitre ou l’apparence.

L’être n’est pas le paraître.
Seulement, définir l’être, c’est à nouveau se placer dans une situation problématique car dès qu’on l’énonce, ce dernier s’effrite.
En effet, parler de l’être, c’est déjà surfer sur l’étant, ce que nous rejetons pour l’instant.

Si l’on applique cet exemple à l’axiome, on dira qu’il est premier du point de vue de l’enchainement des vérités elles-mêmes mais, et c’est là le problème, c’est qu’il est dernier dans la connaissance de cet enchaînement.
l'fin, tout axiome soulève des questions premières.

Déjà Kant, dans la critique de la raison pure avait soulevé, bien avant la phénoménologie, ou même le célèbre «l'être et le néant» de Sartre, le problème de l’être et de l’étant.
Le noumène de Kant est assimilable à l’être, l’inaccessible du monde réel car toute subjectivité – fusse-t-elle humaine – empêche d’accéder à ce réel, cette forme de vérité.

Phénomène, par contre, pour Kant, c’est une forme d’étant, celui que nous côtoyons tous les jours.
Comment se fait-il que pour un problème où un fait identique - «un réel» - il y ait une multitude d’interprétations et de supputations : l’étant, ce que Kant appelle phénomène.
Le noumène est inaccessible, le phénomène est ce qui se manifeste à nous au travers de notre interprétation, d’où la naissance d’éventuels conflits.

Citons Michel Meyer : « Être et étant, noumène et phénomène, idée ou essence et chose sensible, dialectique de la «phénoménalisation» :
les langages philosophiques n’ont pas manqué pour cerner cette identité qui est une différence.
La même chose, le même fait pose donc d’énormes questions dans le conflit des interprétations subjectives.

Nous l’avons vu, puiser une solution dans le réservoir de l’histoire de la philosophie nous renverrai irrémédiable à la question du point de départ, comme à quelque chose de plus premier.

On conclura qu’il y a bien une solution.
« Mais laquelle? Qu’y a-t-il dans cette question sinon une interrogation ?
Quoi de plus premier dans la question du point de départ que le questionnement même ? »

Le questionnement est la seule réponse possible et toute remise en question de celui-ci reconduirait cette réponse.

Réfuter ce système philosophique, c’est justement le rendre encore plus légitime, car par toute dialectique apportée, il y a mise en question, dès lors, Michel Meyer est accrédité.

Questionner le point de départ s’avère ainsi questionner le questionnement.

Toute question est, en tant que question, révélatrice du questionnement, mais elle n’en parle pas directement, ce qui nous amène à ne pas savoir expressément quoi lui demander.

Évidemment, toute question peut faire l’objet d’interrogations.
« Que faites-vous demain ? » est une question que l’on peut elle-même questionner soit sur la formulation soit en précisant la «nature» de demain.

«Questionner le questionnement n’est donc pas s’interroger sur ce qu’est ce questionnement car cela présupposerait un être du questionnement, voire une essence, alors même que son "énigmaticité" est présentement notre objet».

Depuis que nous questionnons donc la question du questionnement sur le questionnement même, nous pouvons nous interroger sur une problématique:

Le questionnement est-il devenu notre «objet» comme le questionneur pourrait en être le «sujet» ?
Ceci n’est pas tout à fait correct dans la mesure où le questionnement n’est pas là, présent, à disposition, en face de nous, mais qu’il se déploie à partir de l’interrogation même qui est faite à son propos.

Pour rappel, «ce qui» ou <> qui est en question ne se dissocie pas du processus de questionnement.




ORDRE DES RÉPONSES ET DIFFÉRENCE «PROBLÉMATOLOGIQUE>>

Comment trouver des réponses à la question du questionnement tout en y tombant pas dedans.
Toutes nos propositions sont des réponses.
Pour celui qui questionne, tout jugement proféré est réponse.
Or, depuis le début de l’ouvrage nous avançons proposition sur proposition.

Devant un tel problème, il faut trouver un système qui va maintenir un écart entre l’ordre des réponses et le questionnement même. Cet écart, cette différence entre les questions et les réponses se traduira, pour Michel Meyer, par différence problématologique.
« Notre questionner en se révélant répondre affirme du même coup le questionnement comme constitué par la différence du questionner et du répondre; il est cette différence.
Questionner le questionnement devient alors la penser en tant que telle.
C’est répondre sur l’articulation du penser à partir du questionnement.
Nous l’appellerons la différence problématologique » .

Ainsi, la problématologie est la théorie du questionnement.
Mais que nous apporte-elle au juste ?

Pour cela, il faut maintenant élucider les différents concepts et conceptions qui s’y rattachent, et, le mérite de l’auteur est d’avoir su théoriser philosophiquement cette situation-problème qui est plus que quotidienne.
La théorie du questionnement renferme une première explication sur ce qu’est ce que Michel Meyer appelle la Différence Problématologique.

La différence problématologique est la différence entre les questions et les réponses, entre le questionner et le répondre.
Cette différence doit être maintenue pour qu’il y ait équilibre entre toute question et toute réponse, autrement dit, que chaque question trouve réponse à sa question.

Prenons deux exemples pour élucider l’importance de cette différence.
Le premier sera très concret: prenons, la multitude de problèmes de sociétés qui se développent aujourd’hui. Notre univers économique, sociétal, politique est soumis à d’importantes pressions car ils ne savent pas répondre aux diverses demandes -questions– des citoyens. La où, avant, il y a avait réponse, nous sommes réduit à un état de problématique.

Or, et nous l’avons déjà exposé, L’homme n’aime pas le problématique, il veut des certitudes.
Les questions se démultiplient et les réponses deviennent insuffisantes.
Les réponses qui étaient réponses deviennent des réponses problématiques, ce que Michel Meyer appelle réponse problématologique.

La réponse problématologique est une réponse problème, c’est-à-dire une réponse qui pose problème.

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Bibliographie :

Découverte et justification en science - Kantisme, néo-positivisme et problématologie, Klincksieck, Paris, 1979.

Logique, langage et argumentation, Hachette, Paris, 1982, (2e éd., 1985).

Meaning and Reading. A philosophical Essay on Language and Literature, Benjamins, Amsterdam,

De la problématologie : langage, science et philosophie, Mardaga, Bruxelles, 1986.

Le Livre de Poche, 1994.

Science et métaphysique chez Kant, P.U.F., Paris, 1988. 2e éd. Poche : Quadrige, Paris, P.U.F., 1995.

Le philosophe et les passions. Esquisse d'une histoire de la nature humaine, Le Livre de Poche, Biblio-essais, Paris, Hachette, 1991.

Pour une critique de l'ontologie, Editions de l'Université de Bruxelles, 1991.
Edition de Poche, Quadrige, PUF, 1999.

Langage et littérature, PUF, Paris, 1992;Quadrige, 2001.

Questions de rhétorique, Hachette, Le Livre de Poche, Biblio-essais, 1993.

De l'insolence: essai sur la morale et le politique, Paris, Grasset, 1995.

Qu'est-ce ue la philosophie ?, Paris, Hachette, Biblio-Essais, 1997.

Les passions ne sont plus ce qu'elles étaient, Bruxelles, Labor 1998.

Histoire de la Rhétorique des Grecs à nos jours, avec Manuel Maria Carrilho et Benoît Timmermans, Le Livre de Poche, Biblio-Essais, 1999.

Petite métaphysique de la différence, Paris, Hachette, Le Livre de Poche, Biblio-Essais, 2000.

Questionnement et Historicité, Paris, PUF, 2000.

Le tragique et le comique. Penser le théâtre et son histoire, Paris, PUF., 2003.

La rhétorique, «Que Sais-je ? », PUF, 2004.

Eric-Emmanuel Schmitt ou les identités bouleversées, Albin Michel, 2004.

Qu'est-ce que l'argumentation?, Paris, Librairie Philosophique Vrin, 2005.

Comment penser la réalité?, Paris, PUF, 2006.

Rome et la naissance de l'art européen, Paris, Editions Arlea, 2007.

Principia Rhetorica, Paris, Fayard, 2008.

De la problématologie, Paris, PUF, 2008.

La problématologie, «Que Sais-je ? », Paris, P.U.F., 2009.

Esthétique Générale. Les éléments fondamentaux de l'histoire de l'art, Paris, P.U.F., 2009

La rhétorique , Paris, P.U.F., col. "Que sais-je", 2009







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CHAÏM PERELMAN (Philosophie)





BUSTE du philosophe SOCRATES, au Louvre
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(faute de photo de CHAÍM PERELMAN)




<< LA NOUVELLE RHÉTORIQUE >>
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Chaïm Perelman (1912-1984) est considéré comme le fondateur de la « Nouvelle Rhétorique ».

Né à Varsovie, il émigra en Belgique en 1925 ; il fut professeur à l’Université libre de Bruxelles jusqu'en 1978.
Professeur de logique, de morale et de métaphysique, ses recherches s’inscrivent à la fois dans le domaine du droit, et de la rhétorique de l’argumentation.

L’ouvrage le plus célèbre de Perelman est son "Traité de l'argumentation" (2 vol., P.U.F., Paris, 1958), écrit en collaboration avec Lucie Olbrechts-Tyteca.


Perelman renoue avec la rhétorique aristotélicienne et propose de lui rendre sa légitimité philosophique en passant outre la condamnation de Platon (qui associait l’art de persuader à la sophistique et à la manipulation).

Ce retour de la rhétorique argumentative coincide avec le renouveau de l'intérêt pour les figures ou tropes, qui suscite la naissance d'une "nouvelle rhétorique" des figures, dans le cadre du développement de la poétique et de la sémiotique (Barthes, Todorov, Groupe µ...)

Si la nouvelle rhétorique perelmanienne ne s’impose vraiment qu’à partir de la fin des années 1970, les travaux de Perelman comptent parmi les plus novateurs du champ philosophique de l’époque.

De nombreux chercheurs venant de disciplines aussi diverses que la philosophie ou le droit se revendiquent encore aujourd’hui des théories de l’argumentation de Perelman:

le philosophe Michel Meyer contrairement à Perelman -qui focalisait la rhétorique essentiellement sur le logos (discours)- replace au même niveau le pathos, le logos et l'ethos dans le cadre de la rhétorique,

le linguiste Christian Plantin

ou les études littéraires de Ruth Amossy.





Bibliographie :

Rhétorique et philosophie, avec Lucie Olbrechts-Tyteca, Paris, Presses Universitaires de France, 1952.

Traité de l'argumentation : La nouvelle rhétorique, avec Lucie Olbrechts-Tyteca, Paris, Presses Universitaires de France, 1958.

Justice et raison, Bruxelles, Presses Universitaires de Bruxelles, 1963

Droit, morale et philosophie, Paris, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 1968.

Le Champ de l'argumentation, Bruxelles, Presses Universitaires de Bruxelles, 1969.

Logique juridique, Paris, Dalloz, 1976.

L'Empire rhétorique, Paris, Vrin, 1977.

Le Raisonnable et le déraisonnable en droit, Paris, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 1984.

Éthique et droit, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1990






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LA RHÉTORIQUE




PHOTO : DEMOSTHENES pratiquant la rhétorique
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LA RHÉTORIQUE

La Rhétorique c'est la «technique de l'art oratoire », désignant au sens propre "l’art de bien parler".

C'est "l’art ou la technique de persuader", généralement au moyen du langage.

Elle est née au Ve siècle av. J.-C. en Sicile, selon la légende, puis fut introduite à Athènes par le sophiste Gorgias, où elle se développa dans les milieux judiciaires et politiques.

Selon RUTH AMOSSY (voire au pied) :
«Telle qu’elle a été élaborée par la culture de la Grèce antique, la rhétorique peut être considérée comme une théorie de la parole efficace liée à une pratique oratoire.»

Elle vise donc à persuader un auditoire sur les sujets les plus divers.

Elle a progressivement laissé place à un art de bien dire plutôt qu’un art de persuader, se restreignant à un inventaire de figures relevant des ornements du discours.

La rhétorique est à la fois la science (au sens d’étude structurée) et l’art (au sens de pratique reposant sur un savoir éprouvé) qui se rapporte à l’action du discours sur les esprits, «bene dicendi scientia», selon les mots de l’orateur romain Quintilien.

À ses débuts, la rhétorique s’occupait du discours politique oral, avant de s’intéresser de manière plus générale aux textes écrits et surtout aux textes littéraires et dramatiques, discipline nommée aujourd’hui la «stylistique».


La rhétorique se distingue de l’argumentation et de la dialectique par l’usage des effets pathétiques ou éthiques du discours sur le public.









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PROFESSEUR RUTH AMOSSY
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Ruth Amossy est professeur émérite à l’Université de Tel-Aviv, où elle poursuit ses activités scientifiques en tant que titulaire de la Chaire Henri Glasberg de Culture française et en tant que directrice (avec R. Koren) du groupe de recherche ADARR (analyse du discours, argumentation, rhétorique: http://www.tau.ac.il/~adarr). Elle a été à plusieurs reprises directrice du Département de Français de l'Université de Tel-Aviv, et est actuellement responsable du Programme de Rhétorique au sein du département d’Etudes générales de la Faculté des Lettres.

Ses principales recherches portent sur l'argumentation et l'analyse du discours, sur la théorie de la littérature et sur la littérature française du XIXe et du XXe siècle.

Dans le domaine de l'argumentation, de la rhétorique et de l’analyse du discours, elle a travaillé :


(1) sur les phénomènes de stéréotypie : après un ouvrage en collaboration avec Elisheva Rosen sur les fonctions du cliché dans le discours littéraire (Les Discours du cliché, 1982), elle a publié un livre sur la notion de stéréotype dans la culture contemporaine (Les idées reçues, 1991). Un bilan des recherches (plus particulièrement françaises) sur le stéréotype et le cliché dans différentes disciplines, rédigé avec Anne Herschberg Pierrot, a vu le jour en 1997 (traduit en espagnol et en coréen). De nombreux articles sur les fonctions du stéréotype dans différents genres de discours ont paru dans des ouvrages collectifs et des revues scientifiques. Un intérêt particulier pour la notion de doxa entendue comme l’ensemble des opinions et des croyances qui circulent dans une communauté l'a menée à examiner les fonctions du stéréotype (des “topiques”) dans l’interaction argumentative. Un numéro spécial sur la Doxa, coordonné par Ruth Amossy et Méir Sternberg, a paru (en anglais) dans la revue Poetics Today (2002).



(2) sur la notion d’ethos héritée de la rhétorique classique et reprise dans les sciences du langage. Un ouvrage collectif faisant le point sur la question et coordonné par R. Amossy a vu le jour en 1999 (Images de soi dans le discours. La construction de l'ethos) (traduit en portugais).



(3) sur la théorie de l’argumentation dans le discours : un ouvrage portant cet intitulé a été publié en 2000 chez Nathan ; une nouvelle édition revue a paru chez Colin en 2006 (traduit en polonais). Ce travail se propose d’offrir un cadre d’analyse alliant l’apport de la nouvelle rhétorique de Chaim Perelman et celui de l’analyse du discours. Divers articles prolongent et approfondissent cette réflexion, ainsi qu’un ouvrage collectif et un numéro de la revue Semen coordonnés avec Roselyne Koren : Après Perelman. Quelles politiques pour les nouvelles rhétoriques? (2002) et Argumentation et prise de position dans le discours (2004).



(4) sur des études de corpus. Les principes de l’analyse argumentative, envisagée comme une branche de l’analyse du discours, ont été mis à l’épreuve de corpus divers, et plus particulièrement de discours journalistiques ou politiques et de débats publics.

Dans le domaine de la littérature française et de la théorie de la littérature, elle a travaillé

(1) sur le surréalisme français: Ruth Amossy a publié deux livres sur Julien Gracq (1980 et 1982), un sur Salvador Dali (1995), une anthologie du surréalisme français en hébreu (en collaboration avec Iris Yaron), et divers articles sur Breton, Aragon, Joyce Mansour, etc. Elle travaille également sur la critique d’art des poètes surréalistes.



(2) sur le roman français du 19e et du 20e siècle. Ruth Amossy est membre du GIRB (Groupe International de Recherches Balzaciennes) et a écrit de nombreux articles sur les romans de Balzac. Elle a également travaillé sur les oeuvres de Musset, Zola, Barbey d’Aurevilly, Martin du Gard, Gary, Drieu La Rochelle, Pinget ainsi que sur les récits de la première guerre mondiale (Roger Martin du Gard, Jean Giono, Henri Barbusse, etc.).



(3) sur l'apport de l'analyse du discours dans les études littéraires : un ouvrage collectif sur le sujet, co-dirigé avec Dominique Maingueneau (2004), a paru à la suite d'un colloque organisé à Cerisy-la-Salle. Un autre ouvrage sous la direction de R. Amossy se penche sur Pragmatique et Analyse des textes (Tel-Aviv, 2002).



(4) sur la sociologie de la littérature et la sociocritique. R. Amossy a participé au Dictionnaire du Littéraire publié aux P.U.F., où elle a écrit l'article "Sociologie de la littérature". Nombre de ses travaux littéraires s'inscrivent dans cette perspective. Un numéro spécial à l'initiative de R. Amossy qui a vu le jour dans la revue Littérature porte sur Analyse du discours et sociocritique (2005).

(5) théâtre: un numéro spécial de la revue Poetics Today sur la sémiotique du théâtre a été coordonné par Ruth Amossy en 1981; un ouvrage sur les Caprices de Marianne de Musset, en collaboration avec E. Rosen, a paru en 1977 chez Minard.











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Friday, June 11, 2010

(suite) JEAN BAPTISTE LAMARCK




(continuation)

L’organogenèse se fait par le mouvement des fluides qui se fraient des passages au sein du « tissu cellulaire » (c’est-à-dire le tissu conjonctif aujourd’hui), le compriment et provoquent la formation de membranes. En retour, cette organisation facilite et active le mouvement des fluides ; activation qui accroît l’organisation et la différenciation des parties, et ainsi de suite (à quoi s’ajoute une excitabilité du tissus qui, chez les animaux, exacerbe le mouvement organisateur)[9].

Il reprend en cela l’embryogenèse de Descartes – laquelle est radicalement à l’opposé de son idée d’animal-machine – qu’il augmente des connaissances physiologiques de son temps. Lamarck, avant toute chose expose ainsi une théorie physique des êtres vivants à partir de laquelle il élabore ensuite une théorie de la transformation et de l’évolution des êtres vivants.


UNE THÉORIE DE L'ÉVOLUTION

Cette dernière consiste en deux tendances opposées, d’une part la complexification sous l’effet de la dynamique interne, qui enrichit les organismes d’organes et de fonctions nouvelles, et d’autre part une tendance à la diversification des organismes en fonction des circonstances qu’ils rencontrent, c'est-à-dire une forme d'adaptation de l'être vivant à son milieu.

LA TENDANCE À LA COMPLEXIFICATION

Lamarck considère que les êtres vivants les plus simples, les « infusoires », apparaissent par génération spontanée.
Ces êtres sont des petites masses gélatineuses avec quelques mouvements de fluides internes, provoqués par la chaleur. La simplicité d’organisation leur permet d’apparaître spontanément, comme le produit naturel des lois physiques.

A partir de ces êtres très simples, se forment des êtres un peu plus complexes, bénéficiant de l’organisation des premiers qui leur a été transmise par ce que l’on appelle depuis August Weismann l’hérédité des caractères acquis (voir ci-dessous).

A partir d’eux s’en forment d’autres encore plus complexes, et ainsi de suite, jusqu’à ce que soient formés des êtres vivants aussi compliqués que les mammifères et l’homme.

Et cela sans faire appel à autre chose qu’aux lois de la physique.

On peut comprendre la tendance à la complexification des espèces, c'est-à-dire l'apparition des ordres, classes et embranchements, comme une conséquence de l’accroissement autocatalytique du mouvement des fluides, d’abord dans l’individu, puis à travers les générations successives.
Ce mouvement étant responsable de l’organisation de l’être vivant, et son accroissement étant la cause de la complexification de cette organisation au cours du développement embryonnaire de l’individu, on ne fait donc que prolonger ce principe à travers les générations, à la faveur de l’hérédité des caractères acquis.

La reproduction sert de relais entre les étapes successives nécessaires à la nature dans ses productions faute d’une complexification continue d’un seul être (elle-même liée à l’endurcissement des tissus lors du développement).

La complexification des espèces repose donc sur le même principe que la complexification progressive de l’organisme au cours du développement ; l’une prolonge l’autre à travers les générations.

Lamarck différencie l’animal et le végétal par le fait que les tissus du premier sont irritables, alors que ceux du second ne le sont pas.
L’irritabilité est la faculté de répondre, par une contraction, à une stimulation quelconque.
Chez les animaux, la principale conséquence de l’irritabilité des tissus est une intériorisation de la cause excitatrice des mouvements de fluides, surtout chez les animaux supérieurs. Ceux-ci sont alors beaucoup moins dépendants du milieu extérieur que les animaux inférieurs et les végétaux, pour tout ce qui concerne les mouvements de fluides.

Ainsi la vie des animaux supérieurs acquiert-elle une plus grande autonomie par rapport au milieu, ce qui a des conséquences importantes pour la transformation des espèces.

Si Lamarck emploie les expressions de «progrès dans l’organisation» et de «perfectionnement des organismes», il ne faut pas se méprendre sur leur sens en y projetant l’idéologie du progrès actuelle.

Lamarck se contente de constater empiriquement cette échelle de complexification des êtres vivants, des «infusoires» à l’homme ; il emploie le terme de «progrès» dans le sens d’une progression à travers une suite graduelle de complexité non comme tension vers une fin idéale, et le terme de «perfectionnement» dans le sens d’acquérir des facultés plus éminentes, de nouvelles fonctions et des organes différenciés non comme une augmentation des performances ou une meilleure adaptation au milieu.
Il faut éviter de projeter là-dessus un jugement de valeur inspirée par l’analogie avec le progrès technique.

Pour Lamarck, cette complexification des êtres vivants n’est donc pas attribuable au seul hasard, ce n’est pas un accident, c’est un produit nécessaire de la dynamique interne des êtres vivants ; seule sa forme est contingente, étant le produit des circonstances.


Une interprétation erronée de cette tendance à la complexification des êtres vivants au cours de l'évolution consiste à l'amalgamer à l'idée mystique de l'échelle des êtres.

Or, dans l'introduction de son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, Lamarck s'oppose explicitement à un tel amalgame :
"Assurément, je n’ai parlé nulle part d’une pareille chaîne. Je reconnais partout, au contraire, qu’il y a une distance immense entre les corps inorganiques et les corps vivants, et que les végétaux ne se nuancent avec les animaux par aucun point de leur série.
Je dis plus ; les animaux mêmes, qui sont le sujet du fait que je vais exposer, ne se lient point les uns aux autres de manière à former une série simple et régulièrement graduée dans son étendue.
Aussi, dans ce que j’ai à établir, il n’est point du tout question d’une pareille chaîne, car elle n’existe pas."


LA TENDANCE À LA DIVERSIFICATION

Lamarck le dit clairement: Si la tendance à la complexification avait été seule à jouer, la progression de la composition des animaux eût été régulière.

C’est une question sur laquelle il revient plusieurs fois; notamment pour expliquer que dans la nature on ne trouve pas une échelle régulière des êtres, mais seulement une gradation par «grandes masses» ;
À l’intérieur de ces « grandes masses » les êtres ne respectent pas une gradation linéaire, mais ils ont une diversité qui est la conséquence de la diversité des circonstances auxquelles s’est heurtée la tendance à la complexification.

Les circonstances sont donc responsables de la diversité des espèces, et, en même temps, ce sont des perturbations de la régularité de l’«ordre naturel», qui n’apparaît alors que dans ses grandes lignes.

L’influence des circonstances est plus ou moins marquée, selon les parties de l’être qu’elle touche.
Moins un organe est essentiel à la vie, plus facilement il pourra varier au gré des circonstances, et donc plus ses transformations s’éloigneront d’une complexification linéaire.
C’est notamment le cas des organes qui sont en relation directe avec les circonstances extérieures.
Les organes dont le fonctionnement est purement interne, sans relation directe avec le milieu extérieur seront moins facilement modifiés par les circonstances.
Comme souvent ces organes sont les plus important, cette constatation est utile à la classification des formes vivantes, car elle permet de déterminer ce qui chez elles est essentiel et ce qui est accidentel.

Chez l’animal, du moins chez l’animal un peu évolué, les circonstances externes n’agissent pas directement.
Les nouvelles circonstances créent de nouveaux besoins; ceux-ci entraînent de nouvelles actions de l’animal, qui deviennent de nouvelles habitudes et modifient son corps selon le principe «la fonction fait l’organe» (bien que Lamarck ne l’ait jamais lui-même formulée ainsi); laquelle modification devient héréditaire sous certaines conditions.

Les circonstances ne peuvent donc que déclencher une action, et non modifier directement l’organisation corporelle (comme chez les végétaux); et c’est cette action qui, répétée, modifie le corps.
Inversement, le défaut d’utilisation d’un organe, non seulement l’affaiblit, mais le fait disparaître.

Lamarck donne donc la priorité aux besoins, et non aux organes.

Il en donne quelques exemples qui sont restés célèbres et qu’on cite en général avec ironie, notamment celui du cou de la girafe.
Voici ce qu'écrit Lamarck à propos de la girafe :

«Relativement aux habitudes, il est curieux d'en observer le produit dans la forme particulière et la taille de la girafe (camelo-pardalis):
On sait que cet animal, le plus grand des mammifères, habite l'intérieur de l'Afrique, et qu'il vit dans des lieux où la terre, presque toujours aride et sans herbage, l'oblige de brouter le feuillage des arbres, et de s'efforcer continuellement d'y atteindre.
Il est résulté de cette habitude, soutenue, depuis longtemps, dans tous les individus de sa race, que ses jambes de devant sont devenues plus longues que celles de derrière, et que son cou s'est tellement allongé, que la girafe, sans se dresser sur les jambes de derrière, élève sa tête et atteint à six mètres de hauteur (près de vingt pieds).»


Darwin et d'autres auteurs anglo-saxons semblent en avoir déduit que c'était la volonté de l'animal qui était à l'origine de la transformation de certains organes.

Cette interprétation erronée des idées de Lamarck, inspirée par L'Eloge funèbre écrit par Cuvier, semble venir d'une erreur dans la traduction anglaise de la Philosophie zoologique, où l'idée que l'effort résultant des habitudes dans la satisfaction des besoins de l'être vivant a été improprement traduit par le terme désir.


LA NÉCESSITÉ THÉORIQUE DE L'ÉVOLUTION

Lamarck cherchait à comprendre ce qui différencie les êtres vivants des objets inanimés étudiés par la physique.
En effet, l’existence même des êtres vivants atteste le fait de l’évolution parce que leur présence ne pourrait résulter du seul jeu actuel des phénomènes physico-chimiques.

Par exemple, un flocon de neige ou n’importe quel cristal de glace est le produit de circonstances atmosphériques particulières (humidité de l’air, température, etc.) à un instant donné, et il disparaîtra avec elles.
Le flocon de neige est le produit du seul jeu actuel des conditions atmosphériques, et dès que celles-ci se modifient, il se transforme en conséquence ; éventuellement commence à fondre.
Le flocon de neige est tout entier le jouet des circonstances qui l’environnent immédiatement, il ne possède en lui-même aucune activité autonome qui puisse maintenir son organisation, au contraire d’un être vivant.


N’importe quel être vivant, même les plus simples actuellement connus (et ils sont forts différents et certainement déjà beaucoup plus complexes que les tous premiers êtres vivants apparus il y a environ 3,5 milliards d’années), ne peuvent se former spontanément à partir des circonstances actuelles.
Non seulement il n’y pas de génération spontanée de mammifères évolués, comme des souris ou des rats à partir de vieux chiffons, comme on le pensait encore au XVIIIe siècle, mais il n’y en a pas non plus de bactéries les plus simples, comme Pasteur l’a établi plus tard.

Tout être vivant naît à partir d’un être vivant.
De là, s’il existe des organismes plus complexes que d’autres (ne serait-ce que des êtres pluricellulaires, qui ont une organisation différente des êtres unicellulaires, comme les bactéries), c’est nécessairement qu’il y a eu une histoire pour en arriver là, c’est-à-dire une évolution des espèces.

Autrement dit, l’idée d’évolution est avant tout une nécessité théorique pour comprendre la présence des êtres vivants complexes, c’est-à-dire des êtres vivants qui ne sont pas seulement le produit du jeu actuel des phénomènes physico-chimiques, mais également le produit d’une construction et d’une élaboration historique de ces phénomènes en une organisation de plus en plus complexe et différenciée.

Lamarck avait le premier compris ce point.

Darwin, que l'on oppose souvent à Lamarck, cherchait avant tout à découvrir L'Origine des espèces, c'est-à-dire à comprendre comment les êtres vivants s'adaptent à leurs conditions d'existence sans faire intervenir les "créations spéciales", les explications créationnistes de William Paley.

Et il est curieux de voir qu'encore aujourd'hui, cet argument puissant en faveur de l'évolution n'est toujours pas compris de la plupart des évolutionnistes.


LA THÉORIE DE LA TRANSMISSION DES CARACTÈRES ACQUIS

L'histoire de la biologie a fait de Lamarck l'auteur d'une «théorie de la transmission des caractères acquis».

La transmission des caractères acquis était pourtant admise depuis Aristote et jusqu'à August Weismann, qui, à la fin du XIXe siècle, la rejettera plus pour des raisons théoriques qu'il ne la réfutera expérimentalement.

Lamarck, dans toute son oeuvre, ne propose aucune théorie de l'hérédité, il ne fait que reprendre les idées courantes chez les savants de son époque sur le sujet. Lamarck n'a, pas plus que ces prédécesseurs, théorisé cette transmission, il n'a fait que l'intégrer sans la discuter à sa propre théorie de l'évolution, comme le montre cette citation :

« 4° loi : Tout ce qui a été acquis, tracé ou changé dans l'organisation des individus pendant le cours de leur vie, est conservé par la génération, et transmis aux nouveaux individus qui proviennent de ceux qui ont éprouvé ces changements.
Cette loi, sans laquelle la nature n'eût jamais pu diversifier les animaux, comme elle l'a fait, et établir parmi eux une progression dans la composition de leur organisation et dans leurs facultés, est exprimée ainsi dans ma Philosophie zoologique (vol. I, p. 230).

«Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux individus par l'influence des circonstances dans lesquelles leur race se trouve depuis longtemps exposée, et, par conséquent, par l'influence de l'emploi prédominant de tel organe, ou par celle d'un défaut constant d'usage de telle partie, elle le conserve, par la génération , aux nouveaux individus qui en proviennent, pourvu que les changements acquis soient communs aux deux sexes, ou à ceux qui ont produit ces nouveaux individus.»

Cette expression de la même loi offre quelques détails qu'il vaut mieux réserver pour ses développements et son application, quoiqu'ils soient à peine nécessaires.

En effet, cette loi de la nature qui fait transmettre aux nouveaux individus, tout ce qui a été acquis dans l'organisation, pendant la vie de ceux qui les ont produits, est si vraie, si frappante, tellement attestée par les faits, qu'il n'est aucun observateur qui n'ait pu se convaincre de sa réalité.
"Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (vol. I, p. 62)"


En revanche, c'est Charles Darwin, dans La variation des animaux et des plantes sous l'effet de la domestication (1868), qui théorisera cette transmission des caractères acquis.


Pour certains, les travaux actuels de l'épigénétique pourraient réhabiliter, au moins partiellement, les thèses de Lamarck.


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AH, OUI, CERTES, ..........

ET ÇA C'EST CE QU'ON EST EN TRAIN
DE RÉCONNAÎTRE AUJOURD'HUI !!!!
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LA RAISON PAR LAQUELLE JE ME SUIS
INTERESSÉE À J.B. LAMARCK


Une conférence-debat a ce sujet, dans l'Atheneum de Barcelone, a posé la
question de fond:

"ET SI LAMARCK AVAIT-IL RAISON ?"


Les études réalisés sur des jumeaux qui ayant le même ADN ont developpé caractères, maladies ou aptitudes tout à fait discordantes, faits par L'INSTITUT D'INVESTIGACIÓ BIOMÈDICA DE BELLVITGE (IDIBELL) de Barcelone, on mis en évidence, dit le Dr. Manel Esteller, l'influence cruciale de l'ambient ou le milieu sur la modulation de la base génétique.

L'épigénétique est aujourd'hui une des disciplines les plus importantes de la science, on le decouvre chaque jour.

Plus encore: cette discipline demontre que l'un des processus plus rélégué par l'évolutionisme traditionnel: "la transmission de certains charactères acquis"
pourrait être un mécanisme en vigueur et essentiel à l'evolution.


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POSTERITÉ DE LAMARCK :


Il existe une rue Lamarck dans le 18e arrondissement de Paris.

Il existe une "rue Jean-Baptiste Lamarck" à Montbéliard (Doubs)

Une "Cité Scolaire Lamarck" est implantée à Albert (Somme) avec un Lycée Public Général et Professionnel, un Greta et un Internat.









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Thursday, June 10, 2010

JEAN-BAPTISTE DE LAMARCK





PHOTOS - Jean-Baptiste de Lamarck, au Galerie des Naturalistes
Statue de Jean-Baptiste de Lamarck, au Jardin des Plantes
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Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, Chevalier de Lamarck (1er août 1744, Bazentin, Somme – 18 décembre 1829, Paris) est un naturaliste français.
Il est un de ceux qui ont pour la première fois utilisé le terme de biologie pour désigner la science qui étudie les êtres vivants.

Il est aussi le premier à proposer une théorie matérialiste et mécaniste de la vie et de l'évolution des êtres vivants.

Sa théorie transformiste est fondée sur deux principes :

1.- La complexification croissante de l'organisation des êtres vivants sous l'effet de la dynamique interne propre à leur métabolisme ;

2.- La diversification, ou spécialisation, des êtres vivants en de multiples espèces, sous l'effet des circonstances variées auxquelles ils sont confrontés dans des milieux variés et auxquelles ils sont contraints de s'adapter en modifiant leur comportement ou leurs organes pour répondre à leurs besoins (cette modification n'étant pas le produit de leur volonté ou de leur désir, mais toujours de cette dynamique interne propre à la vie conçue ici comme un processus où les flux de matière nécessaires à la vie structurent la matière vivante et, par suite, les organismes).

Il est également un des rares évolutionnistes à avoir compris la nécessité théorique de l'évolution des êtres vivants.



Il est né dans le village de Bazentin-le-Petit d'une vieille famille noble, comptant de nombreux militaires.

Il poursuit des études chez les Jésuites d'Amiens, de 1755 à 1759, avant d'entamer une carrière militaire en 1761, sous le nom de Chevalier de Saint-Martin.
Il devient officier sur le champ de bataille de Villinghausen, le 16 juillet de la même année.

Obligé de quitter l'armée en 1765, à la suite d'un accident, il travaille pendant quelque temps pour un comptable, puis il se consacre à des études de médecine et se passionne pour la botanique.

En 1778, l'Imprimerie royale publie sa "Flore française", où il donne des clefs dichotomiques permettant à chacun d'identifier les plantes.
Cet ouvrage lui apporte une notoriété immédiate, et lui vaut d'être élu à l'Académie des Sciences l'année suivante, avec l'appui de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon.
D'abord membre adjoint, il en devient titulaire en 1783 puis, enfin, pensionnaire, en 1790, année où, spécialiste de botanique, il n'hésite pas, à cinquante ans, à se reconvertir avec succès, en étant nommé professeur d'Histoire naturelle des Insectes et des Vers au Jardin du Roi.

Il participe, en 1793, à la transformation du Jardin du Roi en Muséum National d'Histoire Naturelle, sous l'impulsion de Lakanal.
Il y devient professeur de zoologie, chargé d'enseigner la zoologie des invertébrés.

C'est lui qui invente le mot « biologie » pour désigner la science des êtres vivants ; il fonde également la paléontologie des invertébrés.

Il passera plusieurs années à établir une classification raisonnée des animaux invertébrés, qui représentent environ 80% du règne animal.

Deux ouvrages lui valent d'être considéré comme le fondateur du transformisme :
"Philosophie zoologique (1809)"
et "l'introduction de l' Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (1815-1822).

A propos de la réception de la Philosophie zoologique par l'empereur Napoléon, Arago relate l'anecdote suivante:

L'Empereur […] passa à un autre membre de l'Institut.
Celui-ci n'était pas un nouveau venu : c'était un naturaliste connu par de belles et importantes découvertes, c'était M. Lamarck.
Le vieillard présente un livre à Napoléon.

« Qu'est-ce que cela ? dit celui-ci. C'est votre absurde Météorologie, c'est cet ouvrage dans lequel vous faites concurrence à Matthieu Laensberg, cet annuaire qui déshonore vos vieux jours ; faites de l'histoire naturelle, et je recevrai vos productions avec plaisir. Ce volume, je ne le prends que par considération pour vos cheveux blancs. — Tenez ! »
Et il passe le livre à un aide de camp.

Le pauvre M. Lamarck, qui, à la fin de chacune des paroles brusques et offensantes de l'Empereur, essayait inutilement de dire : « C'est un ouvrage d'histoire naturelle que je vous présente », eut la faiblesse de fondre en larmes.

Il fut quatre fois veuf, et devint aveugle pendant les dix dernières années de sa vie.

Durant plus d'un siècle, la plupart des textes historiques évoquent la misère de la fin de la vie de Lamarck.

Pour Jean-Henri Humbert (1887-1967)[3], Lamarck « dénué de ressources » doit céder son herbier au botaniste allemand Johannes August Christian Roeper (1801-1885).

Plus près de nous, pour Jaussaud et Brygoo, «Lamarck est mort pauvre dans son logis du Muséum ».

L'étude de Michel Guédès sur les revenus de Lamarck montre que celui-ci cumulait divers revenus (comme son traitement de professeur du Muséum, ses revenus de l'Académie des sciences, de la vente de ses ouvrages, etc.) qui atteignait la somme de 9 500 F de l'époque.
Ses revenus n'égalaient certes pas ceux de Cuvier (puisque ceux-ci atteignait 41 200 F), mais lui permirent de vivre de façon tout à fait correcte.

Il meurt le 18 décembre 1829, à l'âge de 85 ans, dans sa maison au Muséum.
Ses restes sont jetés à la fosse commune du cimetière Montparnasse.
Comme évoqué ci-dessus, c'est pour certains auteurs le signe de sa misère.
Pour Laurent, il faut mettre cela « sur le manque de piété filiale » de son fils, Auguste.

En 1909 luis est érigé un monument par souscription universelle au Jardin des Plantes de Paris.
C'est une statue faite par Léon Fagel.
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On fait souvent de Lamarck un précurseur malheureux de Charles Darwin, parce que, bien qu'ayant exposé une théorie de l'évolution, il n'en a pas découvert le mécanisme principal.
C'est là une vue rétrospective erronée.

Les projets et réalisations scientifiques de Lamarck et de Darwin sont en fait profondément différents, voire opposés.
Lamarck cherche d'abord à comprendre et expliquer les êtres vivants en tant que phénomènes physiques, et c'est pourquoi il invente la biologie et élabore une théorie des êtres vivants.

Darwin, quant à lui, cherche avant tout réfuter les "créations spéciales" du pasteur William Paley, qui dans sa Théologie naturelle (1805) expliquait la création du monde vivant et l'origine de toutes les espèces par l'intervention divine, en les remplaçant par le mécanisme aveugle et impersonnel de la sélection naturelle.

Dans L'origine des espèces (1859), Darwin ne propose aucune théorie des êtres vivants (voir Darwin et la notion de vie), il ne cherche qu'à expliquer l'adaptation des êtres vivants à leurs conditions d'existence par la sélection naturelle, mécanisme à partir duquel les scientifiques allaient ensuite forger la théorie synthétique de l'évolution que l'on appliquera à toute l'évolution du vivant.

L'opposition entre les conceptions Lamarck et Darwin se situe en réalité sur la tendance à la complexification des êtres vivant au cours de l'évolution.


L'INVENTION DE LA BIOLOGIE

Le terme « biologie » (du grecs bios (βιος), « vie », et logos (λογος), « science ») a été inventé au début du XIXe siècle (en 1802), notamment par Lamarck :

« Tout ce qui est généralement commun aux végétaux et aux animaux, comme toutes les facultés qui sont propres à chacun de ces êtres sans exception, doit constituer l'unique et vaste objet d'une science particulière qui n'est pas encore fondée, qui n'a même pas de nom, et à laquelle je donnerai le nom de biologie. »

Jean-Baptiste Lamarck est le fondateur de la biologie en tant que science de la vie ou science des êtres vivants.

Il est parmi ceux qui ont inventé le mot, mais surtout, il comprend la biologie comme une science à part entière, comme une science autonome : c’est-à-dire une science distincte non seulement de la physique et de la chimie, mais aussi de la taxonomie, de l’anatomie, de la physiologie et de la médecine.

Pour Lamarck, la biologie a pour but d’étudier les caractères communs aux animaux et aux végétaux, caractères par lesquels ils se distinguent des objets inanimés.

Pendant longtemps - et même encore aujourd'hui - on a réduit le système de Lamarck à la seule hérédité des caractères acquis et aux effets de l'usage et du non-usage des organes des êtres vivants ; autrement dit seulement à une théorie de l'adaptation.

Cela est probablement du au "plus grave défaut du plan de la Philosophie Zoologique" , son principal ouvrage.
Dans la première partie, Lamarck expose son transformisme, qui ne peut en fait se comprendre sans la biologie générale exposée dans la seconde partie.
Pour bien faire comprendre son système, il aurait fallu qu'il commence par la seconde partie.
Or, bien souvent seule la première partie de l'ouvrage a été publiée et lue.

C'est aussi probablement ce qui a valu à la thèse de Lamarck d'être assimilé au vitalisme, alors qu'au contraire, avec sa théorie des êtres vivants, il tente de les comprendre uniquement en tant que phénomènes physiques, sans faire intervenir une quelconque "force vitale", mystérieuse et inconnaissable.
En cela, il s'oppose aux conceptions de Xavier Bichat.


UNE THÉORIE DES ÊTRES VIVANTS :
Lamarck commence par constater qu’il existe un «hiatus immense» entre les «corps physiques» et les «corps vivants».
A partir de là, il cherche à déterminer la spécificité des êtres vivants par rapport aux objets inanimés qu’étudie la physique.

Cette spécificité réside selon lui dans l’organisation de la matière qui constitue les êtres vivants.
Mais cet «ordre de choses» n’est pas fixe et déterminé une fois pour toute (comme dans une machine), car l’être vivant naît, se développe et meurt.

Cette organisation est donc plus qu’une auto-organisation de la matière sous l’effet des contraintes extérieures (comme par exemple dans la formation d’un cristal de neige), elle est aussi auto-catalytique, c’est-à-dire qu’elle engendre elle-même les conditions propres à son développement.

Lamarck explique cette dynamique interne comme étant le produit de fluides qui en se solidifiant constituent les organes qui canalisent et accélèrent la circulation des fluides et ainsi de suite, permettant le développement de l’organisme en son entier.

Sa théorie sur ce point comprend trois éléments essentiels, issus de la biologie mécaniste des XVIIe et XVIIIe siècles :
des « parties contenantes » (les tissus),
des « fluides contenus » (le sang, la lymphe, etc.),
et une « cause excitatrice » qui provoque le mouvement des fluides dans les parties contenantes.

Cette division en parties contenantes et fluides contenus (ce que Claude Bernard nommera plus tard le « milieu intérieur » de l’être vivant) signifie qu’un être vivant est essentiellement une masse de matière plus ou moins souple.
La nouveauté tient à ce que, au lieu de se faire dans des tuyaux déjà en place, le mouvement des fluides organise en parties différenciées le tissu originellement indifférencié.

L’organogenèse se fait par le mouvement des fluides qui se fraient des passages au sein du «tissu cellulair » (c’est-à-dire le tissu conjonctif aujourd’hui), le compriment et provoquent la formation de .......



( A SUIVRE )











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Wednesday, June 02, 2010

NASR EDDIN HODJA








FOTOS DE L'UNIVERSAL, CELEBRAT
I CONEGUT MUSULMÀ SUFÍ, DE NOM:

NASR EDDIN HODJA , o
NASREDDIN JOHA , o
DJEHA NASREDDIN

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El mestre Nasr Eddín, o Nasreddin, o en Johà, és un personatge mític, protagonista d'històries curtes sobretot de tradició oral, que té una part important dins de la cultura popular musulmana i sufí, encara que no solament musulmana sinó en moltes altres cultures.

És molt vivent en els països que van des de la Xina i Mongòlia fins al Magrib i se'l coneix amb diverses apel·lacions, segons el territori de què es tracti:
Nasreddin Hoca en turc, mul·là Nasruddin a l'Orient Pròxim, Juhà a tot el món àrab (pronunciat Jehà al Màgrib, Gohà a Egipte...), Afanti a l'Àsia central, Ġiħan a Malta, Giufà a Sicília, Giaffah a Sardenya, Giucà a Albània...

Es poden trobar monuments i estàtues representant-lo, i que pretenen demostrar la seva filiació històrica amb el país, tant a l'Uzbekistan (on a Bukhara hi ha l'estàtua de la foto) com a Algèria, etc.

A Turquia és considerat un veritable heroi nacional i s'organitzen visites a la "seva" vila natal i a la "seva" tomba.

Cronològicament, en general se'l situa entre els segles XIII i XV, tot i que hi ha històries que en què se'l troba fora d'aquest període.

Malgrat tot, les seves aventures s'expliquen per tot arreu d'una manera gairebé idèntica (només canvien alguns detalls per poder adaptar-les a l'època i al país), la qual cosa les converteix en històries universals i intemporals (se'n troben igualment dins del folklore grec, rus o sicilià, entre d'altres), fent que formin part del patrimoni literari i cultural universal.



"HISTÒRIES-ENSENYAMENT" :

Es tracta d'històries còmiques breus que contenen una reflexió, un pensament,
que és expressat en forma de paràbola, paròdia o contrasentit, sovint properes de l'humor absurd.

Llur protagonista, en Nasreddín, és un personatge paradoxal, amb barba blanca i un gran turbant, que se'n surt de tota mena de situacions amb un enginy que oscil·la entre una mala fe descarada i una profunda saviesa.

El seu comportament, semblant al d'un infant (espontani, desinhibit, surrealista), fa que no quedi clar si es tracta d'un savi o d'un foll.

En Nasreddín representa tant el paper d'un gran mestre com el d'una persona estúpida, per no dir idiota; el d'un professor com el d'un deixeble; el d'un metge com el d'un malalt...

De fet és el representant tipus de totes les facetes del gènere humà i les seves aventures en són un retrat.

Són "històries-ensenyament" que es poden comprendre a diversos nivells de profunditat, restant, en primer pla, el fenomen de la derisió i de l'humor.

Alhora, ens presenten una visió insospitada, pintoresca i saborosa de la vida popular en els països islàmics.


Aquestes històries han estat i són utilitzades pels sufís per tal de transmetre llur ensenyament.

El principi d'explicar-se oralment a través de contes humorístics permetria inculcar nocions per inducció, ja que aquests toquen en primer lloc l'emotivitat i estalvien la feina d'utilitzar llargs raonaments intel·lectuals.

Aquestes nocions són les de mantenir-se constantment atent a un mateix i als seus comportaments: els estirabots aparentment estúpids d'en Nasreddín arriben a fer sorgir, a partir de l'absurditat i en forma de derisió, la "veritat" d'una situació, que es revela a l'auditor-lector tot permetent-li reflexionar sobre les seves pròpies actituds, com passa amb els enigmes dels koan en l'ensenyament zen.



EXEMPLE D`HISTÒRIES PROU CONEGUDES :

" Resulta que en aquella ocasió en Nasreddín havia d'anar-se’n de viatge cap a terres llunyanes. Com que li havien dit que hauria travessar certament indrets perillosos, va armar-se amb una llança i una simitarra. Poc després d'haver encetat camí, un bandit de camí ral, que només duia un bastó, se li va tirar a sobre i va robar-li tot el que duia.
En Nasreddín va girar cua i, tot tristoi, va tornar cap al seu poble on va explicar les seves desventures als seus amics.
– ¿I com és –li van preguntar aquests– que tu, que duies una llança i una simitarra, no has pogut dominar un lladre que només duia un bastó?
– El problema –els va contestar ell, tot seriós– és precisament aquest: jo tenia les dues mans ocupades! Com volíeu que em defensés? "

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" Era més de mitjanit; un vilatà, que tornava cap a casa després d'haver celebrat l'aniversari d'un dels seus cosins, es troba amb en Nasreddín al carrer, a quatre grapes a sota d'un fanal.
– I doncs –li pregunta–, que has perdut alguna cosa?
– Sí, noi, he perdut la meva clau!
El veí, compassiu (i sense gaire presses per tornar a casa seva, tot sigui dit), s'ajup per ajudar-lo. Però al cap d'una bona estona de recerques infructuoses, li pregunta:
– Digues Mestre, n'estàs segur d'haver-la perduda aquí, la teva clau?
En Nasreddín s'atura de buscar, aixeca el cap i li diu:
– No, no, l'he perduda a DINS de casa, però aquí hi ha més claror! "

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Així, si les reaccions absurdes de Nasreddín provoquen en primer lloc un somriure, també poden fer reflexionar sobre la percepció estroncada que es té de la realitat:

La primera historieta pot mostrar, per exemple, que la por i la fal.lera de la sobreprotecció poden afeblir més que no pas altra cosa;

La segona historieta pot suggerir la tendència generalitzada que es té d'anar a buscar la veritat allà on és més fàcil, que no és especialment allà on es troba, o de com evitar la introspecció (la "clau" és a "casa nostra"...).



BIBLIOGRAFIA

Jean-Louis Maunoury: introducció del recull "Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja", Éditions Phébus, París. ISBN 2-266-05496-1 (Pdf en francès).

Idries Shah: introduccions de les seves nombroses obres. (Bibliografia completa en anglès)

Odile Weulersse i Rebecca Dautrener: Nasreddin, Ed Baula, 2006 (llibre illustrat per als infants). ISBN 978-84-479-1593-4

G. I. Gurdjieff: "Relatos de Belcebú a su nieto", Editorial Sirio, 2004 (on Nasreddín, amb el seu sentit comú desarmant, esdevé en aquest llibre una mena de fil conductor crític que l'autor utilitza per a exposar la seva filosofia). ISBN 978-84-7808-370-1

Pénélope Paicheler: "Les Fabuleuses aventures de Nasr Eddin Hodja", Éditions de l'An 2, 2006 (adaptació en historieta). (francès)


ANIMACIÓ

Existeix una sèrie d'animació en volum que va ser realitzada a la Xina entre 1979 i 1988, titulada "Les històries d'Afanti", que es basa en els contes de Nasreddín.









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