LE CHIEN-GARDE DU BERGER

PHOTOS:
Chien mendiant un sourire au berger
Chien-garde à son oeuvre.
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LE CHIEN

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Les bêtes n'aiment pas se gardien morose.
Esclave trop zelé des dures volontés
Que le despote humain, chaque jour, leur impose,
Le chien vit a l'écart de leur fraternité.

Pas de bête qui n'ait contre lui sa rancune:
Les boeufs s'attardent-ils au bord de l'abreuvoir?
Leur plaît-il de muser en regardant la lune,
Emerger d'une haie et monter dans le soir?

Preste, le chien accourt. Le chien rauque et sévère
Leur enjoint de gagner l'étable dès la nuit.
Il harcèle, il menace; et les boeufs débonnaires
S'en vont, la tête basse et les yeux pleins d'ennui.

Mais les vaches surtout le fuient et le détestent.
N'est-il pas l'être ardent, rapide, inattendu,
Dont la voix vigilante et dont la dent funeste
Interdissent l'abord du pâquis defendu?

Les chèvres ne sont pas contentes quand il veille.
Alors plus de maraude à l'insu du berger;
Plus de juteux larcin aux grappes de la treille,
Ni d'espiégle régal aux dépens du verger.

Il est honni du coq et hué des volailles
Qu'il chasse sans merci du seuil de la maison;
Gare aux poules qu'il prend à gratter les semailles,
A dévaster les blés au temps de la moisson!

Aussi, tout affligé, parfois, des haines troubles
Qu'il sent autour de lui peser obscurément,
Le chien mendie à l'homme un sourire, et redouble
D'obéissance prompte et d'humble dévouement.






Auteur: LOUIS MERCIER
"Le poème de la Maison"






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