ANATOLE FRANCE
ANATOLE FRANCE 1844-1924
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(Jacques Anatole François Thibault, de son vrai nom)
Écrivain français, dont le père était libraire.
Il commence sa carrière par la poésie avant de s'orienter vers la prose.
D'abord bibliothécaire au Sénat, il collabore à diverses revues puis rédige les chroniques littéraires du journal "Temps", de 1866 à 1893.
Anatole France acquiert la notoriété avec "Le crime de Sylvestre Bonnard" (1881).
Au fil des ans, il s'intéresse de plus en plus aux problèmes politiques.
Avec son ami Emile Zola, il signe la pétition des intellectuels en faveur d'Alfred Dreyfus.
Dans "Histoire contemporaine", il décrit de manière très fine les problèmes de son temps tels qu'il les perçoit en animant le Salon de Mme de Caillavet, son égérie.
"L'île des pingouins" (1908) est une vive critique des professionnels de la politique.
Il publie également des romans historiques : "Les dieux ont soif" (1912), "Le petit Pierre" (1918.
Son œuvre littéraire est plus classique, moins progressiste que ses engagements politiques et humanistes.
Mais son sens de la formule est aiguë: ("On croit mourir pour la patrie et on meurt pour des industriels").
Son scepticisme et son ironie transparaissent à travers ses romans où il dépeint un monde que le fanatisme rend cruel.
Anatole France participe au mouvement de la Libre Pensée, fait qui est souvent omis par ses biographes.
Dans la "Révolte des Anges", il exprime ses idées sur la religion, sur Dieu, sur la vie.
Il est élu à l'Académie Française en 1896 et reçoit le Prix Nobel de littérature en 1921.
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BIBLIOGRAPHIE d'ANATOLE FRANCE :
Alfred de Vigny (essai, 1868),
Poèmes dorés (1873),
Jocaste et le chat maigre (Nouvelles, 1879),
Le crime de Sylvestre Bonnard (1881),
Balthazar (1889),
Thaïs (1890),
La rôtisserie de la Reine Pédauque (1893),
Le lys rouge (1894),
Le jardin d'Epicure (1894),
L'orme du mail (1897),
Histoire contemporaine (4 volume de 1897 à 1901),
L'affaire Crainquebille (1903),
L'Eglise et la République (1905),
Sur la pierre blanche (1905),
L'île des pingouins (1908),
Les dieux ont soif (1912),
La révolte des anges (1914),
Le petit Pierre (1918),
La vie en fleur (1922).
CITATIONS d'ANATOLE FRANCE :
"Dieu, dans sa bonté, veut qu'un seul moment nous sauve ; encore faut-il que ce moment soit le dernier."
(La rôtisserie de la reine Pédauque, 1893)
"Le christianisme a beaucoup fait pour l'amour en en faisant un péché."
(Le jardin d’Epicure, 1894)
"Nous appelons dangereux ceux qui ont l'esprit fait autrement que nous et immoraux ceux qui n'ont pas notre morale."
(Le jardin d’Epicure, 1894)
"Il faut, dans la vie, faire la part du hasard. Le hasard, en définitive, c'est Dieu."
(Le jardin d’Epicure, 1894)
"A tout considérer, un métaphysicien ne diffère pas du reste des hommes autant qu'on croit et qu'il veut qu'on croit.
Et qu'est-ce que penser? Et comment pense-t-on?
Nous pensons avec des mots; cela seul est sensuel et ramène à la nature.
Songez-y, un métaphysicien n'a, pour constituer le système du monde, que le cri perfectionné des singes et des chiens.
Ce qu'il appelle spéculation profonde et méthode transcendante, c'est de mettre bout à bout, dans un ordre arbitraire, les onomatopées qui criaient la faim, la peur et l'amour dans les forêts primitives et auxquelles se sont attachées peu à peu des significations qu'on croit abstraites quand elles sont seulement relâchées.
N'ayez pas peur que cette suite de petits cris éteints et affaiblis qui composent un livre de philosophie nous en apprenne trop sur l'Univers pour que nous ne puissions plus y vivre."
(Le jardin d'Epicure, 1894)
"On ne méprise pas la science sans mépriser la raison ; on ne méprise pas la raison sans mépriser l'homme ; on ne méprise pas l'homme sans offenser Dieu."
(L'orme du mail, 1897)
"Sainte mère de Dieu, vous qui avez conçu sans pécher, accordez-moi la grâce de pécher sans concevoir."
(Sur la pierre blanche, 1905)
"De quel droit les dieux immortels abaisseraient-ils un homme vertueux jusqu'à le récompenser ?"
(Sur la pierre blanche, 1905)
"Epicure a dit: ou Dieu veut empêcher le mal et ne le peut,
ou il le peut et ne le veut,
ou il ne le peut ni ne le veut,
ou il le veut et le peut.
S'il le veut et ne le peut, il est impuissant;
s'il le peut et ne le veut, il est pervers;
s'il ne le peut ni ne le veut, il est impuissant et pervers;
s'il le veut et le peut,...que ne le fait-il, mon père ?"
(Les dieux ont soif, 1912)
"Les théologiens et les philosophes, qui font de Dieu l'auteur de la nature et l'architecte de l'univers, nous le font paraître absurde et méchant.
Ils le disent bon parce qu'ils le craignent, mais ils sont forcés de convenir qu'il agit d'une façon atroce.
Ils lui prêtent une malignité rare, même chez l'homme.
Et c'est par là qu'ils le rendent adorable sur terre.
Car notre misérable race ne vouerait pas un culte à des dieux justes et bienveillants. [...]
Sans le purgatoire et l'enfer, le bon Dieu ne serait qu'un pauvre sire."
(Les dieux ont soif, 1912)
"Dieu vaincu deviendra Satan, Satan vainqueur deviendra Dieu."
(La révolte des Anges, 1914)
"L'ange, sans daigner entendre, reprit de sa voix mélodieuse :
- J'ai pénétré les antiquités orientales, la Grèce et Rome, j'ai dévoré les théologiens, les philosophes, les physiciens, les géologues, les naturalistes.
J'ai su, j'ai pensé, j'ai perdu la foi.
- Comment ? Vous ne croyez pas en Dieu ?
- J'y crois, puisque mon existence dépend de la sienne et que s'il n'est plus, je tombe moi-même dans le néant. […]
Je crois au Dieu des juifs et des chrétiens.
Mais je nie qu'il ait créé le monde ; il en a tout au plus organisé une faible partie ; et tout ce qu'il a touché porte la marque de son esprit imprévoyant et brutal.
Je ne pense pas qu'il soit éternel et infini, car il est absurde de concevoir un être qui n'est pas fini dans l'espace ni dans le temps.
Je le crois borné et même très borné.
Je ne crois plus qu'il soit le Dieu unique; pendant longtemps, il ne le crut pas lui-même: il fut d'abord polythéiste.
Plus tard, son orgueil et les flatteries de ses adorateurs le rendirent monothéiste. Il a peu de suite dans les idées; il est moins puissant qu'on ne pense.
Et, pour tout dire, c'est moins un Dieu qu'un démiurge ignorant et vain…"
(La révolte des Anges, 1914)
"- Comment expliquez-vous tous les fléaux qui sévissent sur l'humanité? Pourquoi les pestes, les famines, les inondations, les tremblements de terre ?
- Il faut bien que Dieu se rappelle à nous de temps en temps..."
(La révolte des Anges, 1914)
"Je crois à l'amour, je crois à la beauté, je crois à la justice, je crois malgré tout que dans cette terre le bien l'emporte sur le mal et que les hommes créeront Dieu."
(Le roman de Dieu)
"Si la science un jour règne seule, les hommes crédules n'auront plus que des crédulités scientifiques."
(L'hypnotisme dans la littérature)
"L'homme ne croit pas ce qui est, il croit ce qu'il désire qui soit."
(Dernières pages inédites)
"On ne sait jamais si l'on a bien agi envers les hommes. Il faut les adorer sans chercher à les comprendre. Leur sagesse est mystérieuse."
(Les pensées de Riquet)
"Le hasard est le pseudonyme de Dieu lorsqu'il ne voulait pas signer."
(Anatole France / 1844-1924)
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