Thursday, June 10, 2010

JEAN-BAPTISTE DE LAMARCK





PHOTOS - Jean-Baptiste de Lamarck, au Galerie des Naturalistes
Statue de Jean-Baptiste de Lamarck, au Jardin des Plantes
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Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, Chevalier de Lamarck (1er août 1744, Bazentin, Somme – 18 décembre 1829, Paris) est un naturaliste français.
Il est un de ceux qui ont pour la première fois utilisé le terme de biologie pour désigner la science qui étudie les êtres vivants.

Il est aussi le premier à proposer une théorie matérialiste et mécaniste de la vie et de l'évolution des êtres vivants.

Sa théorie transformiste est fondée sur deux principes :

1.- La complexification croissante de l'organisation des êtres vivants sous l'effet de la dynamique interne propre à leur métabolisme ;

2.- La diversification, ou spécialisation, des êtres vivants en de multiples espèces, sous l'effet des circonstances variées auxquelles ils sont confrontés dans des milieux variés et auxquelles ils sont contraints de s'adapter en modifiant leur comportement ou leurs organes pour répondre à leurs besoins (cette modification n'étant pas le produit de leur volonté ou de leur désir, mais toujours de cette dynamique interne propre à la vie conçue ici comme un processus où les flux de matière nécessaires à la vie structurent la matière vivante et, par suite, les organismes).

Il est également un des rares évolutionnistes à avoir compris la nécessité théorique de l'évolution des êtres vivants.



Il est né dans le village de Bazentin-le-Petit d'une vieille famille noble, comptant de nombreux militaires.

Il poursuit des études chez les Jésuites d'Amiens, de 1755 à 1759, avant d'entamer une carrière militaire en 1761, sous le nom de Chevalier de Saint-Martin.
Il devient officier sur le champ de bataille de Villinghausen, le 16 juillet de la même année.

Obligé de quitter l'armée en 1765, à la suite d'un accident, il travaille pendant quelque temps pour un comptable, puis il se consacre à des études de médecine et se passionne pour la botanique.

En 1778, l'Imprimerie royale publie sa "Flore française", où il donne des clefs dichotomiques permettant à chacun d'identifier les plantes.
Cet ouvrage lui apporte une notoriété immédiate, et lui vaut d'être élu à l'Académie des Sciences l'année suivante, avec l'appui de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon.
D'abord membre adjoint, il en devient titulaire en 1783 puis, enfin, pensionnaire, en 1790, année où, spécialiste de botanique, il n'hésite pas, à cinquante ans, à se reconvertir avec succès, en étant nommé professeur d'Histoire naturelle des Insectes et des Vers au Jardin du Roi.

Il participe, en 1793, à la transformation du Jardin du Roi en Muséum National d'Histoire Naturelle, sous l'impulsion de Lakanal.
Il y devient professeur de zoologie, chargé d'enseigner la zoologie des invertébrés.

C'est lui qui invente le mot « biologie » pour désigner la science des êtres vivants ; il fonde également la paléontologie des invertébrés.

Il passera plusieurs années à établir une classification raisonnée des animaux invertébrés, qui représentent environ 80% du règne animal.

Deux ouvrages lui valent d'être considéré comme le fondateur du transformisme :
"Philosophie zoologique (1809)"
et "l'introduction de l' Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (1815-1822).

A propos de la réception de la Philosophie zoologique par l'empereur Napoléon, Arago relate l'anecdote suivante:

L'Empereur […] passa à un autre membre de l'Institut.
Celui-ci n'était pas un nouveau venu : c'était un naturaliste connu par de belles et importantes découvertes, c'était M. Lamarck.
Le vieillard présente un livre à Napoléon.

« Qu'est-ce que cela ? dit celui-ci. C'est votre absurde Météorologie, c'est cet ouvrage dans lequel vous faites concurrence à Matthieu Laensberg, cet annuaire qui déshonore vos vieux jours ; faites de l'histoire naturelle, et je recevrai vos productions avec plaisir. Ce volume, je ne le prends que par considération pour vos cheveux blancs. — Tenez ! »
Et il passe le livre à un aide de camp.

Le pauvre M. Lamarck, qui, à la fin de chacune des paroles brusques et offensantes de l'Empereur, essayait inutilement de dire : « C'est un ouvrage d'histoire naturelle que je vous présente », eut la faiblesse de fondre en larmes.

Il fut quatre fois veuf, et devint aveugle pendant les dix dernières années de sa vie.

Durant plus d'un siècle, la plupart des textes historiques évoquent la misère de la fin de la vie de Lamarck.

Pour Jean-Henri Humbert (1887-1967)[3], Lamarck « dénué de ressources » doit céder son herbier au botaniste allemand Johannes August Christian Roeper (1801-1885).

Plus près de nous, pour Jaussaud et Brygoo, «Lamarck est mort pauvre dans son logis du Muséum ».

L'étude de Michel Guédès sur les revenus de Lamarck montre que celui-ci cumulait divers revenus (comme son traitement de professeur du Muséum, ses revenus de l'Académie des sciences, de la vente de ses ouvrages, etc.) qui atteignait la somme de 9 500 F de l'époque.
Ses revenus n'égalaient certes pas ceux de Cuvier (puisque ceux-ci atteignait 41 200 F), mais lui permirent de vivre de façon tout à fait correcte.

Il meurt le 18 décembre 1829, à l'âge de 85 ans, dans sa maison au Muséum.
Ses restes sont jetés à la fosse commune du cimetière Montparnasse.
Comme évoqué ci-dessus, c'est pour certains auteurs le signe de sa misère.
Pour Laurent, il faut mettre cela « sur le manque de piété filiale » de son fils, Auguste.

En 1909 luis est érigé un monument par souscription universelle au Jardin des Plantes de Paris.
C'est une statue faite par Léon Fagel.
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On fait souvent de Lamarck un précurseur malheureux de Charles Darwin, parce que, bien qu'ayant exposé une théorie de l'évolution, il n'en a pas découvert le mécanisme principal.
C'est là une vue rétrospective erronée.

Les projets et réalisations scientifiques de Lamarck et de Darwin sont en fait profondément différents, voire opposés.
Lamarck cherche d'abord à comprendre et expliquer les êtres vivants en tant que phénomènes physiques, et c'est pourquoi il invente la biologie et élabore une théorie des êtres vivants.

Darwin, quant à lui, cherche avant tout réfuter les "créations spéciales" du pasteur William Paley, qui dans sa Théologie naturelle (1805) expliquait la création du monde vivant et l'origine de toutes les espèces par l'intervention divine, en les remplaçant par le mécanisme aveugle et impersonnel de la sélection naturelle.

Dans L'origine des espèces (1859), Darwin ne propose aucune théorie des êtres vivants (voir Darwin et la notion de vie), il ne cherche qu'à expliquer l'adaptation des êtres vivants à leurs conditions d'existence par la sélection naturelle, mécanisme à partir duquel les scientifiques allaient ensuite forger la théorie synthétique de l'évolution que l'on appliquera à toute l'évolution du vivant.

L'opposition entre les conceptions Lamarck et Darwin se situe en réalité sur la tendance à la complexification des êtres vivant au cours de l'évolution.


L'INVENTION DE LA BIOLOGIE

Le terme « biologie » (du grecs bios (βιος), « vie », et logos (λογος), « science ») a été inventé au début du XIXe siècle (en 1802), notamment par Lamarck :

« Tout ce qui est généralement commun aux végétaux et aux animaux, comme toutes les facultés qui sont propres à chacun de ces êtres sans exception, doit constituer l'unique et vaste objet d'une science particulière qui n'est pas encore fondée, qui n'a même pas de nom, et à laquelle je donnerai le nom de biologie. »

Jean-Baptiste Lamarck est le fondateur de la biologie en tant que science de la vie ou science des êtres vivants.

Il est parmi ceux qui ont inventé le mot, mais surtout, il comprend la biologie comme une science à part entière, comme une science autonome : c’est-à-dire une science distincte non seulement de la physique et de la chimie, mais aussi de la taxonomie, de l’anatomie, de la physiologie et de la médecine.

Pour Lamarck, la biologie a pour but d’étudier les caractères communs aux animaux et aux végétaux, caractères par lesquels ils se distinguent des objets inanimés.

Pendant longtemps - et même encore aujourd'hui - on a réduit le système de Lamarck à la seule hérédité des caractères acquis et aux effets de l'usage et du non-usage des organes des êtres vivants ; autrement dit seulement à une théorie de l'adaptation.

Cela est probablement du au "plus grave défaut du plan de la Philosophie Zoologique" , son principal ouvrage.
Dans la première partie, Lamarck expose son transformisme, qui ne peut en fait se comprendre sans la biologie générale exposée dans la seconde partie.
Pour bien faire comprendre son système, il aurait fallu qu'il commence par la seconde partie.
Or, bien souvent seule la première partie de l'ouvrage a été publiée et lue.

C'est aussi probablement ce qui a valu à la thèse de Lamarck d'être assimilé au vitalisme, alors qu'au contraire, avec sa théorie des êtres vivants, il tente de les comprendre uniquement en tant que phénomènes physiques, sans faire intervenir une quelconque "force vitale", mystérieuse et inconnaissable.
En cela, il s'oppose aux conceptions de Xavier Bichat.


UNE THÉORIE DES ÊTRES VIVANTS :
Lamarck commence par constater qu’il existe un «hiatus immense» entre les «corps physiques» et les «corps vivants».
A partir de là, il cherche à déterminer la spécificité des êtres vivants par rapport aux objets inanimés qu’étudie la physique.

Cette spécificité réside selon lui dans l’organisation de la matière qui constitue les êtres vivants.
Mais cet «ordre de choses» n’est pas fixe et déterminé une fois pour toute (comme dans une machine), car l’être vivant naît, se développe et meurt.

Cette organisation est donc plus qu’une auto-organisation de la matière sous l’effet des contraintes extérieures (comme par exemple dans la formation d’un cristal de neige), elle est aussi auto-catalytique, c’est-à-dire qu’elle engendre elle-même les conditions propres à son développement.

Lamarck explique cette dynamique interne comme étant le produit de fluides qui en se solidifiant constituent les organes qui canalisent et accélèrent la circulation des fluides et ainsi de suite, permettant le développement de l’organisme en son entier.

Sa théorie sur ce point comprend trois éléments essentiels, issus de la biologie mécaniste des XVIIe et XVIIIe siècles :
des « parties contenantes » (les tissus),
des « fluides contenus » (le sang, la lymphe, etc.),
et une « cause excitatrice » qui provoque le mouvement des fluides dans les parties contenantes.

Cette division en parties contenantes et fluides contenus (ce que Claude Bernard nommera plus tard le « milieu intérieur » de l’être vivant) signifie qu’un être vivant est essentiellement une masse de matière plus ou moins souple.
La nouveauté tient à ce que, au lieu de se faire dans des tuyaux déjà en place, le mouvement des fluides organise en parties différenciées le tissu originellement indifférencié.

L’organogenèse se fait par le mouvement des fluides qui se fraient des passages au sein du «tissu cellulair » (c’est-à-dire le tissu conjonctif aujourd’hui), le compriment et provoquent la formation de .......



( A SUIVRE )











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