Monday, August 16, 2010

DAVID HUME - L'identité du "moi"






PHOTOS: David Hume
Le tombeau de Hume
Statue de Hume à Edimbourg - Le Royal Mile
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DAVID HUME, 1711-1776, Ecossais
Pphilosophe du scepticisme et de l'empirisme
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L'IDENTITÉ DU MOI
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L'identité personnelle est examinée à la fin du premier livre, sur l'entendement, du Traité de la nature humaine.

Toutefois cet examen doit être complété par l'analyse des notions d'orgueil et d'humilité du livre II, sur les passions, car ces dernières passions entrent dans la genèse des impressions que nous avons de nous-mêmes en tant que personne.

Selon Hume, dans l'analyse du Livre I, nous n'avons pas d'impression particulière d'un moi, mais nous lui rapportons des idées et des impressions. Hume propose le raisonnement suivant :
le moi est supposé stable et substantiel, alors que toutes les impressions sont variables.

Il n'y a donc pas d'impression à partir de laquelle nous pourrions dériver une idée du moi.
Le « moi », s'il est une idée, est une idée fictive.

Cette conception rompt avec la métaphysique classique, illustrée par le cogito cartésien, parce qu'elle rend impossible l'établissement d'une substance spirituelle comme fondement ontologique, et qu'elle rejette l'idée que le moi serait en nous une réalité psychique simple et une.

Ce rejet étant posé, il reste à Hume à rendre compte de la réalité du moi, et à en montrer la genèse :
Comment l'idée fictive de moi naît-elle des lois du psychisme humain ?

Nous avons tendance à penser que nous sommes toujours la même personne, que notre moi actuel est le même qu'il y a cinq ans, malgré les changements qui affectent de nombreux aspects de notre personnalité. Nous pourrions à partir de là rechercher un soi sous-jacent, qui demeure le même sous les autres changements, et nous demander quelle est sa nature et ce qui le distingue des accidents qui nous affectent.

Mais Hume nie que nous puissions faire la moindre différence entre un tel moi mystérieux et les changements dont on prétend qu'ils lui appartiennent ou qui en découlent.
Donc, lorsque nous nous examinons nous-mêmes, nous ne pouvons seulement percevoir que des ensembles d'idées et de sentiments.
Donc, étant donné que l'âme est quelque chose de trop subjectif, l'introspection ne permet jamais de percevoir une substance que nous pourrions appeler « MOI ».

Le moi n'est rien d'autre qu'un agrégat de perceptions liées, et, selon Hume, ces perceptions n'appartiennent à rien puisqu'elles composent le moi lui-même.
L'âme est ainsi une communauté qui possède une certaine identité, non en vertu de son essence, mais par la composition d'éléments changeant continuellement.

Le problème de l'identité du moi se transforme alors pour Hume en celui de l'unité de l'expérience individuelle, car l'esprit ne peut saisir de relation réelle qui expliquerait que certaines sensations et pas d'autres forment un tout composé appelé « moi ».
La nature de cette cohésion demeure inexpliquée, et Hume, revenant sur sa théorie dans l'appendice du Traité, déclarera que cette théorie du moi ne le satisfait pas complètement.

Toutefois les raisons-mêmes de cette insatisfaction ne sont pas clairement formulées et demeurent un objet de perplexité pour les commentateurs.




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